Incertitudes sur l’avenir du compte C-Zam

Lancé en avril 2017 par Carrefour, le compte C-Zam fait aujourd’hui l’objet d’une “revue stratégique”. Une remise en question due à des résultats inférieurs aux attentes de la chaîne de grande distribution. Face à une concurrence particulièrement rude, Carrefour Banque tend désormais à recentrer son activité autour du crédit et du paiement. Une modification stratégique pour la néobanque qui est victime d’un marché saturé où de nombreux acteurs se livrent une rude bataille. 

Le compte C-Zam voué à disparaître

L’information circulait déjà depuis quelques mois : l’avenir du compte C-Zam était très incertain. Alors qu’elle n’était qu’une rumeur, cette fois-ci la direction de Carrefour Banque a officiellement affirmé que la poursuite du projet du compte C-Zam n’était pas garantie. Lancé en avril 2017 dans 3 000 magasins de la marque Carrefour, le compte C-Zam était censé répondre à des besoins spécifiques et atteindre la rentabilité après seulement 2 ans d’activité. 

Les attentes du groupe vis-à-vis du compte C-Zam étaient donc très élevées. Mais après près de 3 ans d’activité, les résultats n’étant pas à la hauteur des espérances, l’avenir de ce nouvel acteur bancaire est donc remis en question. La directrice exécutive des services financiers du groupe, Marie Cheval, a notamment déclaré à propos de C-Zam : “C’est une activité très à part qui concerne peu de clients par rapport à la carte Pass”. Elle ajoute que C-Zam fait aujourd’hui l’objet “d’une revue stratégique d’activités” et qu’une décision sera prise au début du printemps prochain. 

Des résultats insuffisants

A la fin de l’année 2018, le compte C-Zam comptait 120 000 ouvertures de comptes. Un chiffre bien loin de Nickel et de ses 1,5 million de clients à la fin 2019 ou bien les 360 000 ouvertures de comptes chez Orange Bank, ses principaux concurrents. Face à ce constat, Carrefour Banque avait déjà pris plusieurs mesures avec notamment l’arrêt de la commercialisation de son contrat d’assurance vie en novembre dernier du fait que “le rapport coût/bénéfice n’était pas bon”. En effet, rien que pour l’année 2018, le bénéfice de Carrefour Banque avait chuté de plus de 50%.

Une révision de la stratégie

Face à ces difficultés à s’imposer sur le marché, la néobanque est obligée de s’adapter comme le confirme Marie Cheval : “Notre stratégie, c’est de se recentrer autour de la carte Pass et le crédit, sur lequel Carrefour est pionnier”. Parmi les mesures prises, Carrefour propose désormais le paiement fractionné et va également lancer dans quelques mois la paiement par smartphone pour tous les détenteurs d’une carte de fidélité. Une revue de la stratégie d’activité qui s’avère nécessaire pour garantir l’avenir de Carrefour Banque.